Il y a un « Avant » et un « Après »

Sans connaître l'ouvrage, vous pourriez imaginer qu’il s’agisse d’une histoire pleine de bons sentiments, assez mélodramatique et peut-être idéaliste.
Et en effet, pour une grande partie, c’est le cas.
L'école britannique et la discipline victorienne


La version télévisée de 2002 sonne plus juste en ce qui concerne la vie d’une école privée de garçons. Beaucoup moins romancée, et plus factuelle, elle n'édulcore pas les mauvais traitements réservés aux nouveaux élèves par les anciens, ni la sécheresse des relations entre les professeurs et le Directeur de l’école. Par rapport à l'histoire originale, le réalisateur s'autorise une certaine liberté artistique, qui ne dénature pas pour autant l’impact de l’histoire.
En revanche, dans toutes les versions, la façon d’être de ce professeur Mr.Chips sonne admirablement juste, que son rôle soit écrit ou joué.

Le fait de connaître l’amour et de se savoir aimé et accepté par une femme sans condition, change le regard de Mr Chips vis-à-vis de lui-même et de ses élèves.
L'amour serait-il une prise de conscience ?
En 1870, nouvellement nommé dans cette école en tant que professeur de latin, Mr Chips cache sa timidité et son mal-être derrière ses sarcasmes et use d'une autorité acerbe pour discipliner ses élèves. Comme il obtient de bons résultats, il prend le manque d’affection de ses élèves comme une marque de respect pour ses compétences ; il ne se rend par compte qu’il confond respect et peur. En se résignant à son lot de solitude et de vie sans affection, il reste un célibataire endurci.
La bienveillance pour la liberté
Aujourd’hui, les élèves comme la plupart de leurs professeurs n’ont jamais vécu une telle guerre et il leur est impossible de ressentir ce que ressentaient les parents et leurs enfants. C’était en grande partie une des raisons pour laquelle Rudolf Steiner a accepté l’invitation d’Emile Molt à diriger la première école Waldorf Steiner à Stuttgart en 1919. Il s'agissait d’éduquer les enfants pour leur liberté individuelle, et non pas pour les besoins de la société.Voici pourquoi la bienveillance était un des principes de son approche pédagogique, qui, par ailleurs ne s'opposait pas à la punition corporelle, ni ne l'encourageait non plus.
David Miller et Céline Bernard, mai 2015
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