Pourquoi choisir compliqué, si on peut faire simple ?
La première
école Waldorf Steiner a été créée à l'instigation de M Emil
Molt, dirigeant de la fabrique de cigarettes Waldorf Astoria…...
D'où le nom Waldorf ! Imaginons l’effet que produirait
aujourd'hui une école baptisée ‘Philippe Morris ou ‘R.J
Reynolds’. Les temps et les mœurs changent…
So, le nom
Waldorf a pris une tout autre signification désormais. On a hélas
oublié aussi M. Emil Molt sans lequel les écoles Waldorf Steiner
n’auraient probablement jamais vu le jour.
Pourquoi se limiter au latin et au grec quand le monde entier nous offre des trésors linguistiques ?
A cette époque
lointaine, de 1919 au lendemain de la dévastation de la première
guerre mondiale, avec cette peur immense d’attraper la grippe
espagnole, Rudolf Steiner a compris l’importance de parler au moins
une langue étrangère, sinon plusieurs. Voilà pourquoi on a donné
une telle importance aux langues étrangères, dont le latin et le
grec, dans le premier cursus de l’école Waldorf.
Visionnaire, Rudolf
Steiner savait qu’avec le temps, le monde deviendrait un village
planétaire, que le premier pas vers une entente entre les peuples
passerait par la vraie connaissance de l’autre, qu’une telle
connaissance passerait pas la langue et le langage, ainsi que tout ce
que chaque mot, verbe et son contenait comme information sur la
personnalité profonde de chaque être humain.
Pourquoi choisir de construire en béton plutôt qu'en bois ?
Très
contemporain et sensible à la modernité de son époque, Rudolf
Steiner demandait aux spécialistes de « porter la langue »
et de vivre avec leur époque, de se tourner vers l'avenir. Lui même
montrait l'exemple : à la suite de l’incendie de son
chef-d’œuvre, le Goetheanum, il entreprit de le reconstruire en
béton , matériau certes moins sympathique mais plus résistant
que le bois : le pragmatisme d’abord !
R. Steiner se
montrait extrêmement sensible à cette dissidence qui peut exister
entre deux peuples. En entrant dans le physique de leur langue, dans
leur mental et surtout dans leur émotionnel, il savait intuitivement
qu’il serait possible de pouvoir se comprendre, s’entendre et
s’apprécier.
En revanche,un tel
cadre de langue étrangère ne peut exister que dans une approche
éducative qui cherche à rendre l’enfant libre dans le sens le
plus large – libre de faire ses propres choix, d’assumer ses
propres responsabilités, libre de vivre la vie qu’il a librement
choisie en assumant, bien sûr, les conséquences.
Parler d’autres
langues nous permet d’agrandir notre liberté qui est limitée par
la connaissance d’une seule langue.
Pourquoi ne pas en faire un livre … ?
Le professeur de
langue, dans un tel processus éducatif, joue un rôle essentiel. En
plus de son savoir-faire linguistique, son savoir « être »
va jouer un rôle déterminant comme porteur de tout ce qui est
invisible : la culture, l’histoire, le mental et tout ce que
le peuple ressent et voit, et ce à travers sa présence, sa voix,
son énergie et tout ce qui dégage de lui spirituellement.
Le Vademecum est
conçu, comme indique son nom, comme accompagnateur du professeur de
langue. Il ne s’agit ni d’une méthode, ni d’une approche
pédagogique, mais d’un guide et d’un soutien. Pour certains
professeurs, ce sera peut-être, nous l'espérons du moins, une
inspiration pour dépasser le stade de simple « messager du
code linguistique » et devenir la langue, dans toute son
humanité.
D.M.
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