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lundi 4 mai 2015

Le "geste pédagogique" en question


On dit que, dans le système Steiner-Waldorf, chaque professeur est libre de faire comme il voit, comme il entend et comme il le ressent dans ses cours.

Cette liberté est possible tant que tout fonctionne bien,
et aussi tant qu’il est soutenu par ses collègues,
tant qu’il n’y a pas d’échos négatifs,
tant que les parents voient que tout se passe bien pour leur enfant,
tant que l’ambiance est bonne et que les échos sont positifs…
C'est une quadrature du cercle, quelque part.

On dit que la pédagogie Waldorf est la pédagogie de la liberté.

La liberté d'accord. Pour autant,cela ne veut pas dire que le professeur est libre de faire n’importe quoi, en principe !
Le bien-être du professeur joue en sa faveur et rejaillit sur ses élèves, sur ses collègues, sur leur entourage tout entier.


On dit qu'il faudrait être capable, le jour même, de prévoir l’état de ses élèves, -sont-ils calmes et attentifs, ou agités et déconcentrés ? avant de rentrer en classe.

Hélas ! C'est totalement impossible ! Cela dit, nous pouvons prendre l'image de la météorologie pour refléter l'atmosphère d'une classe. Aujourd'hui, il est plus facile de prévoir la météo de nos jours, de savoir si on a besoin de prendre un pull ou pas, un parapluie, des bottes ou des baskets qu’il y a 50 ans. Autrefois, les prévisions étaient peu fiables, tandis que l'ambiance de classe était plutôt stricte et prévisible.
Aujourd'hui c'est l'inverse.Pour citer les récents propos d'un professeur de classe, de plus de 20 ans d’expérience, : « Même si je connais bien chaque élève, avant de mettre les pieds dans la salle de classe, je ne sais pas ce qui va arriver.»


On dit que l'autorité se perd et qu'il faudrait revenir aux fondamentaux de nos pères, justement.

De nos jours, les professeurs, au contraire de leurs prédécesseurs d’il y a 50 ans, vivent une incertitude certaine, et sont parfois désorientés, autant que leurs élèves. Le temps est bel et bien dépassé de ‘rosser’ nos élèves pour assurer le calme et la sérénité de la classe ! C'est une solution simpliste et illusoire que d'enseigner sans imagination, sur la base d’un comportement très strict, sévère et borné, sous la menace de sanctions et d'une pédagogie sans créativité et dogmatique, relayée par des photocopies ou des manuels recyclés chaque année. Le professeur-oligarque face à des élèves respectueux, bras posés sur le bureau, en écoute concentrée est une image d'Épinal déconnectée de la réalité pédagogique, et a fortiori dans le système Waldorf Steiner.





Alors comment renouveler l'approche de l'enseignant, en fait le « geste pédagogique » ?



En un sens, il faut savoir faire confiance à cette dynamique collective qu'est l'école. Plus le cours s'inscrit dans un système bienveillant et ouvert, plus l'enseignant prend part à ce système et lui construit en même temps qu'il est accompagné dans sa pratique, plus il sera en mesure d'apporter à ses élèves une présence confiante, forte et aimante. Cette telle façon d'être positive aura, forcément, une influence, avec le temps, sur les élèves et leurs propres façons de se comporter.

David Miller et Céline Bernard
 

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